Les Touaregs

mercredi 25 mars 2009
par  Claudine

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La population Touarègue qui peuple le Sahara et le Sahel est actuellement évaluée à 3.000.000.

1.500.000 d’entre eux résident dans le Nord et le Nord-Ouest du Niger en particulier dans le massif de l’Aïr au Nord d’Agadez. L’autre moitié se répartit entre le Mali (1.000.000), la Lybie, l’Algérie et le Burkina-Faso (500.000).

La colonisation puis la vague « des indépendances » dans les années 1960 ont eu raison des formes d’organisation qui liaient les différentes confédérations de tribus entre elles.

Jusqu’à la colonisation française la société touarègue était organisée d’une manière très hiérarchisée, en castes : les nobles, les religieux, les vassaux, les artisans, les affranchis, les esclaves. La direction politique d’une confédération était assurée par l’amenokal, détenteur du tambour de guerre (ettebel), attribut de l’autorité.

C’était et c’est encore une société matrilinéaire, structurée autour de la « tente » qui garantit la place des femmes, de leur autonomie économique avec la propriété symbolique des chameaux. Ce sont elles qui transmettent (entre autres) la langue et l’écriture ciment de l’unité culturelle des Touaregs. Cette langue d’origine berbère s’appelle : Tamashaq dans le Hoggar (Algérie), Tamasheq dans les Ifoghas (Mali), Tamajeq dans l’Aïr (Niger). Les Touaregs, terme arabe repris par les français se nomment « Kel Tamasheq », ceux qui parlent Tamasheq, « Kel Tagelmoust », ceux qui portent le voile ou encore Imaghen « les hommes libres ».

Cette écriture transmise par les femmes à même le sable est le Tifinagh.

Les liens politiques internes et avec les multiples populations avec lesquelles les Touaregs étaient en contact se basaient sur des rapports souples, d’alliance, de protection, de conflits et de négoces.

Les nouvelles frontières avec l’apparition des états-nations fractionnèrent arbitrairement les routes caravanières et les parcours de transhumance des troupeaux, remettant en cause la temporalité cyclique lié à l’usage des pâturages. On peut-être Malien et nomadiser à la suite de son troupeau en territoire Nigérien une partie de l’année.

Ainsi sur ce grand territoire qu’était le Sahara et une partie du Sahel cette population essentiellement nomade et guerrière a vu ses centres de pouvoir lui échapper pour s’externaliser vers les capitales des nouveaux états.

Les grandes sécheresses de 1973 et 1984 ont porté des coups très sévères à ce système pastoral, économiquement mais aussi symboliquement. En effet les chameaux (en réalité des dromadaires) ont été décimés. Avec le manque d’eau et de reconnaissance politique, la pauvreté s’est installée de manière durable. La misère a poussé les hommes vers l’immigration (ce fut la période des Ishumar), en particulier vers la Lybie pour le Niger et de la sédentarisation dans les faubourgs des villes. Les années 1990 seront les années des rébellions en particulier au Niger et au Mali pour essayer que se redistribuent les cartes d’une manière qui leur soit plus favorable.

Au Niger :

La présence des Touaregs, à la suite d’autres tributs berbères, est repérée à partir du VII é ou du XI é siècle selon les auteurs. Ils arrivent de l’Ahaggar (Hoggar) ou du Fezzan en trois vagues jusqu’au XV è siècle. Ils occupent le massif de l’Aïr d’où ils peuvent lancer des « rezzous » vers le Soudan fabuleux (pays de l’ivoire, de l’or, des esclaves).

Leur première capitale fut Assodé. On peut en voir les ruines à proximité de la piste Timia-Iférouane, non Loin de Tin Telloust.

Au XV é siècle pour tenter de mettre fin à l’anarchie qui règne dans l’Aïr, les tributs locales font appel à un arbitre qui ne soit pas Touareg. Ainsi est intronisé le Sultan de l’Aïr qui serait le descendant du Sultan de la « Sublime Porte » d’Instanbul. Aujourd’hui encore le Sultan de l’Aïr réside à Agadez et est consulté pour trancher des questions diverses dont l’usage des terres pour les jardins par exemple.

C’est également à partir de la fin du XV é siècle qu’Agadez est citée dans le récit des voyageurs tel Léon l’Africain. Cette bourgade fut créée par des tributs berbères pour leur servir de grenier, magasin se dit « agadir » en berbère. Contrairement à In Salah ou Tombouctou, malgré les épreuves de l’histoire, Agadez ne s’est pas endormie dans le reflet de sa splendeur passée. Ainsi l’Azalaïe, caravane de sel, même si elle ne compte plus les 15 000 dromadaires d’antan, ramène toujours à travers le Ténéré les pains de sel qu’on retrouve sur tous les marchés. Les poids-lourds ont pris le relais des méharis sur la transsaharienne continuant à concrétiser le vieux rêve des voyageurs : atteindre l’autre « rive » du Sahara.

Encore aujourd’hui, à l’occasion de la "Cure Salée " à In Gall par exemple, à la fin de la saison des pluies lorsque reverdissent les pâturages, les principaux chefs coutumiers touaregs viennent rendre visite au Sultan. Les Kel Oui, eux, se regroupent toujours autour de leur chef l’Anastafidet. La Cure Salée, le Baniou, la Tabaski ou encore le festival de l’Aïr sont l’occasion de fêtes authentiques où résonne le tendé. Ce sont des moments de réjouissances qui allient le chant des femmes, la danse des hommes et la course de chameaux.


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